Jonathan Goncalves, enfant du club et fraîchement prolongé retrace le parcours du club et évoque ses ambitions.
Tu es un enfant du club, arrivé en 1998 à 9 ans, c’est bonheur de le ramener dans le monde professionnel ?
« Oui je suis un enfant du club, j’ai beaucoup grandi au sein de ce club et à travers ces nombreuses années. C’est une immense fierté que le club retrouve le monde professionnel, car ce n’est pas moi qui l’ai amené. C’est le travail de beaucoup de monde que ce soit le groupe de cette saison mais aussi toutes les précédentes étapes qu’il ne faut pas que l’on oublie parce que de passer du Régional 2 à la Ligue 2, il n’y a pas qu’une montée il y a celles d’avant. Beaucoup de fierté à travers tout ce chemin parcouru et toujours autant de plaisir ! »
Un premier contrat professionnel à 33 ans, c’est un parcours magnifique ?
« C’est un rêve de gosse que je réalise. Beaucoup d’enfants rêvent un jour de devenir professionnel de son sport. C’est extraordinaire et je valorise vraiment cette chance de réaliser ce rêve. Je mesure son ampleur mais également ce qu'il y a eu derrière. Je veux maintenant le croquer à pleines dents et de continuer ce parcours. Je me suis accroché pour y arriver ! Je n’ai pas forcément de recul sur ce qui s’est fait ailleurs mais ce n’est pas forcément le parcours le plus commun dans ce milieu. C’était aussi ma seule chance d’y arriver donc de le faire c’est juste exceptionnel tant pour moi que pour l’ensemble du club et ceux qui travaillent depuis des années pour professionnaliser le FCA. »
De titulaire en Régional 2 à titulaire dans une saison avec une montée en Ligue 2, ton parcours n’est, en plus, pas de la figuration !
« Oui, forcément comme dans toute carrière il y a des hauts et des bas. Il y a des saisons qui ont été moins simples avec des grosses blessures qui m’ont fait travailler encore plus. C’est dans les moments difficiles que l’on grandit et que l’on progresse. Je m’en suis servi pour continuer à avancer et c’est vrai, j’étais là en R2 comme en National avec mes 30 matchs joués. C’est un équilibre fragile et tout va très vite dans le football donc je ne vais pas changer, je vais continuer à travailler, à venir avec le sourire pour progresser et apprendre car même à 33 ans, on peut encore apprendre. J’ai cette soif là, avec mes qualités et mes défauts mais j’ai encore faim. »
Comment tu vois l’évolution du club de l’intérieur, depuis cette période R2 ?
« C’est dur de trouver les mots car il y a tellement de choses qui ont évolué et qui ont changé. Je suis arrivé au club à 9 ans, le club était en train de se reconstruire, dans la difficulté. J’ai connu des années pas simples en jeunes, on n’était pas forcément le club le plus attrayant du bassin. C’est ce qui fait que le parcours est beau parce qu’il y a des émotions qui resteront gravées et pas forcément celles auxquelles on pense. Jouer un maintien en jeunes, donner un coup de main à la réserve. Ce sont des moments qui paraissent anodins mais qui forgent notre vie.
Quand je suis arrivé en sénior, l’équipe première était en R2, la réserve en promotion d’excellence (District 2). Aujourd’hui, l’équipe première est en Ligue 2 BKT et la réserve en R1 donc l’ascension est juste extraordinaire, notamment la vitesse à laquelle ça s’est fait.
Au-delà du sportif, la structuration du club évolue avec les infrastructures qui se mettent en place et l’engouement qu’il y a derrière, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années quand les gens parlaient de l’ETG. Il y a quelques années encore, on nous confondait avec Thonon et on a beaucoup vécu dans l’ombre. L’engouement que cela génère et cette ferveur font du bien au club et à la ville. »
Le niveau augmente, mais tu arrives presque toujours à marquer ton petit but dans la saison. Tu vas encore nous placer un coup de tête décisif en Ligue 2 ?
« Ça n’a jamais été pour moi un objectif de marquer des buts en tout cas ça ne l’est plus depuis longtemps. C’est toujours des sensations sympas de marquer et j’ai marqué à tous les niveaux donc ça serait un joli clin d’œil de pouvoir rajouter cette ligne en Ligue 2 BKT. Après, je ne suis pas obligé de marquer de la tête hein ! (rires). »
Ce contrat professionnel arrive tard dans ta carrière, mais ce n’est pas une finalité j’imagine ?
« Non forcément même si je suis ravi qu’il arrive. Je l’estime énormément mais cela ne signe pas mon arrêt ou ma dernière et j’ai encore envie de jouer. On verra à l’avenir mais forcément, ce n’est pas une fin en soi. C’est un aboutissement mais ce n’est pas terminé et j’ai encore envie de grandir. »
Comment se passe ta préparation jusqu’ici ?
« Cela se passe bien même si les préparations ne sont pas les moments que l’on préfère en tant que joueurs car il y a beaucoup d’efforts. C’est éprouvant mais c’est bien dosé et le fait que l’on ait peu de pépins - malgré la blessure de Romain (interview réalisée avant la rencontre face à Thonon) - c’est aussi bon signe. C’est une prépa de plus à passer mais ce ne sont pas les moments qui me dérangent le plus. »
Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?
« Mon objectif c’est que le club se maintienne ! Je ne dérogerais pas à mon leitmotiv qui est « le club avant tout ». Mon objectif est collectif même si je suis un compétiteur et je veux évidemment enchaîner les matchs. Je veux que le club se maintienne à ce niveau-là pour que le projet se pérennise dans le monde professionnel. »
Hugo Burg – FC Annecy