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Interview Julien Kouadio

Julien Kouadio revient pour nous sur son parcours atypique et inspirant, depuis ses premiers pas dans le football jusqu’à ses débuts professionnels au FC Annecy. Entre anecdotes familiales, inspirations et les défis rencontrés en chemin, il nous raconte avec sincérité son histoire.

Publié le
17 sept. 2025
LIGUE 2 BKT

Julien, raconte-nous comment tu as commencé le football ?
J.K : « J’ai commencé à 4 ans en jouant dans mon quartier et à l’école avec des potes. J’ai été élevé chez mes grands-parents et, pour l’anecdote, j’ai commencé parce qu’un jour on est passés en voiture devant un stade. Mon grand-père m’a dit : « Tu veux faire quel sport ? » et j’ai répondu : « Du foot. » Il m’a inscrit et, au final, j’ai aimé. Je trouvais ça plaisant. À la base, je ne voulais pas forcément faire de sport, mais comme il m’a proposé... »

Tu viens d’une famille d’adeptes du football ?
J.K : « Oui. Un de mes oncles, Igor Malet, a remporté la Gambardella en 1997 avec l’OL. Deux autres de mes oncles ont un peu joué aussi, mais pas à très haut niveau. Mon père jouait aussi un peu avec ses potes. Je lui demandais à jouer avec lui le dimanche, mais comme j’étais petit, il ne voulait pas (rires). »

As-tu des joueurs que tu appréciais voir petit et de quels joueurs t’inspires-tu ?
J.K : « J’aimais beaucoup Didier Drogba parce qu’il est ivoirien. Iniesta aussi, pour sa vision du jeu, et évidemment Messi ! Par rapport à mon poste, j’aime bien Dani Alves et Trent Alexander-Arnold. Je regardais un peu ce qu’ils faisaient, ils apportaient quelque chose en plus à ce poste. Et dans mon style, physiquement, je ressemble plus à Serge Aurier. Je m’inspire un peu de tout pour en faire un petit mélange. »

 
 
 
 
 
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Tu es passé par le Clermont Foot où tu as évolué jusqu’en U19 Nationaux. Parle-nous de ton passage chez les Rouge et Bleu.
J.K : « J’y suis resté très longtemps ! J’ai rejoint le club en U6. Quand j’étais petit, j’avais commencé dans un petit club et, pour l’anecdote, j’avais un cousin qui n’était pas vraiment destiné à faire du foot, lui, il faisait plutôt des roues sur le terrain (rires). Quand Clermont est venu, le coach me voulait moi mais pas lui. Alors mon grand-père a dit : « C’est les deux ou c’est zéro. » Du coup, on est allés tous les deux là-bas ! Après trois ou quatre ans, lui a arrêté et moi j’ai continué. J’ai même intégré le Pôle Espoir de Vichy, où j’ai joué avec Charles Abi, Mehdi Zerkane… Après une belle année en U17 Nationaux, je suis monté avec les U19, mais ça ne s’est pas très bien passé. Je me suis beaucoup blessé et l’équipe est descendue en R1. Comme je ne pouvais plus jouer avec les U18, il fallait que j’intègre le groupe N3, mais ça ne s’est pas fait. C’est pour ça que je suis parti à l’AS Montferrand en U19 Nat avant de débuter mon parcours chez les seniors. »

Est-ce que ces enchaînements de blessures ont remis en cause ton envie de devenir pro ?
J.K : « Non, je n’ai pas lâché mon rêve. Au tout début, je faisais vraiment ça pour m’amuser, sans forcément penser à devenir pro. J’aimais bien et je savais que je me débrouillais plutôt bien. Même en arrivant au Pôle, je ne réalisais pas vraiment. Pour moi, je jouais avec des copains, j’allais à l’école et c’était bien ! C’est seulement en atteignant le niveau National que tu comprends que tu n’es pas si loin, même s’il reste encore des étapes à franchir. Mes blessures m’ont fait douter, mais elles m’ont aussi forgé. Quand tu vois tes coéquipiers progresser, rejoindre des groupes en N3 ou même des groupes pros, alors que toi tu es blessé, ce n’est pas simple… mais chacun avance à son rythme. Je ne regrette pas mon parcours, car même s’il ne m’a pas fait passer par la voie la plus directe, il m’a donné un bagage suffisant pour arriver jusqu’ici. »

Rapidement après Clermont, tu rejoins le projet de Moulins-Yzeure pour évoluer en N2/R1. Comment s’est passée cette découverte du monde seniors ?
J.K : « J’ai kiffé ! C’est vraiment un monde différent, le football y est plus posé. En U19, ça partait un peu dans tous les sens, mais là tu joues avec des pères de famille, des gars expérimentés. C’était un super projet puisque je m’entraînais et jouais parfois avec la N2. Quand tu ne joues pas en première et que tu redescends en réserve le lendemain, c’est bénéfique. »

Ensuite, tu es resté dans la région lyonnaise en grimpant les échelons, d’abord au Goal FC puis à Villefranche. J.K : « Goal, c’était le projet idéal pour moi et pour ma progression. L’environnement était différent, j’ai beaucoup appris cette année-là, sur le terrain comme en dehors. Par exemple, avant, quand j’allais chez le kiné, il me massait simplement. Là-bas, tu arrivais en tenue de sport et tu avais des exercices à faire, etc. À Villefranche, j’y suis allé parce que je voulais un club structuré à ce niveau, surtout qu’il y avait six descentes cette saison-là (2023/24). »

Tu joues actuellement ta deuxième saison au FC Annecy. Qu’as-tu pensé de ta première année ?
J.K : « J’ai beaucoup aimé, il y a eu beaucoup de positif et j’ai énormément appris. Le seul point négatif, c’est ma blessure. Beaucoup de joueurs m’ont aidé à mon arrivée pour comprendre les principes de jeu, les positions sur le terrain… Ça chamboule quand tu débarques, mais je me suis éclaté. Je n’oublie pas d’où je viens : quand je vais dans des stades avec de belles pelouses et du monde en tribune, je me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps je jouais encore sur des terrains de R1 ! C’est vraiment du kiff, et je cherche toujours à m’améliorer. »

 
 
 
 
 
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Qu’est-ce qui t’a attiré dans le projet d’Annecy ?
J.K : « L’aspect club famille, l’environnement sain pour travailler, ça c’est primordial pour moi. Que les différents acteurs ne mettent pas trop de pression. J’ai aussi rejoint le projet parce que je voyais des joueurs comme Billemaz, Larose, Gaby Jean, que j’avais affrontés en N2 ! Je me suis dit que si eux avaient réussi, moi aussi je pouvais. Ce sont des joueurs qui peuvent te parler, te rassurer, donc c’était important pour moi. »

Parle-nous de ces différents événements qui, j’imagine, t’ont marqué : tes premières minutes à Dunkerque et ton retour en Coupe de France contre le Goal FC ? J.K : « Honnêtement, quand le coach me prenait dans le groupe en Ligue 2, dans ma tête c’était déjà un feu d’artifice ! En plus, débuter sur le banc, c’était bénéfique pour l’apprentissage puisque pour moi, il y a trois visions : celle du terrain, celle du banc et celle de la tribune. C’est pour ça que je trouve ça très important. Je suis défenseur, donc je me disais que la probabilité que je rentre était faible (rires). J’étais à l’échauffement et quand il m’a appelé en fin de match avec Axel (Drouhin), je me suis rapproché du banc… là, le cœur a commencé à battre plus fort ! En entrant sur le terrain, tu te dis : ça y est, on y est. Et quand tu sais que ta famille te regarde, c’est encore plus fou ! Contre le Goal, il faut savoir que je n’avais pas suivi le tirage. C’est Karim Cissé qui m’a appelé. J’étais en train de faire mon petit footing à la salle de sport et il m’a dit : “Tu sais pas qui on joue ?” Je me suis mis à imaginer des clubs de Ligue 1 comme Nice ou Marseille… et quand il m’a dit Goal, j’étais très, très content ! Retourner là-bas, dans un endroit qui a compté pour moi, c’était un moment très spécial et fort. »

Pourquoi tu joues avec le numéro 27 ? J.K : « Très bonne question ! À la base, mon numéro fétiche, c’est le 19, que j’avais à Moulins. Je le voulais aussi au Goal FC mais j’ai dû changer. Alors, en hommage à mon cousin, qui est analyste vidéo à Saint-Priest et mordu de foot, j’ai décidé de prendre le numéro de son jour de naissance. Depuis, dans chaque club, c’est resté. »

Tu es arrivé ici comme arrière droit, mais tu as finalement dépanné et impressionné en défense centrale. Parle-nous de ce changement de poste. J.K : « Pour être honnête, le poste de défenseur central, à la base, je ne l’aimais pas. Quand j’étais jeune, l’un de mes coachs voulait me faire jouer à ce poste et je ne voulais pas. Je préférais être sur le côté pour apporter offensivement et toucher davantage le ballon. Pour moi, défenseur central, c’était juste défendre et donner le ballon aux autres, je trouvais ça ingrat (rires). Au final, lors du match contre le Red Star l’an passé, Axel (Drouhin) s’est blessé et le coach m’a demandé à quel poste je voulais entrer. Thibault (Delphis) jouait à droite, il maîtrisait bien l’ailier gauche, donc je me suis dit : autant entrer en défense centrale, faire du poste pour poste afin de ne pas bouger Thibault qui était très bien dans son match. Ça a été une révélation pour moi. Les coachs et Ahmed Kashi m’ont beaucoup aidé et, aujourd’hui, je préfère jouer défenseur central. Mais je n’ai pas fait une croix sur le poste de latéral : c’est important d’être polyvalent. »

Il est actuellement blessé, mais avec François Lajugie, vous avez impressionné lors de vos différents matchs où vous étiez alignés ensemble. Peux-tu nous parler de votre association ? J.K : « Ce qui me fait sourire, c’est qu’une fois, lui jouait milieu droit et moi arrière droit (rires). Maintenant, le fait d’être dans l’axe ensemble, ça se passe très bien, surtout la première fois contre Metz l’an passé. Sur le terrain, je m’entends vraiment bien avec lui. » 

Tu peux nous parler du début de saison de l’équipe ?  
J.K : « L’équipe a beaucoup changé, même si on a gardé une bonne ossature. C’est pour ça que ça demande du temps. Le système est compliqué à assimiler. Certains joueurs mettent plus de temps que d’autres à l’apprendre, mais, d’un point de vue individuel, je me trouve un peu moins performant et je dois réussir à aider davantage pour rapporter des points.  
Je pense que l’équipe va grandir et commencera à prendre des points au fur et à mesure. Quand je suis arrivé, par exemple, l’équipe sortait d’une très bonne fin de championnat, beaucoup de joueurs étaient restés, donc c’était plus facile de bien repartir. Mais c’est ça le football. L’équipe va finir par se régler ! »

Qu’est-ce que tu aimes faire en dehors du foot ?  
J.K : « Je dors beaucoup (rires), le sommeil c’est mon meilleur ami. J’adore les documentaires de sport, mais pas seulement sur le foot. Quand tu vis dans le football, c’est important de couper pour retrouver de la fraîcheur mentale. Dernièrement, j’ai commencé Blacklist. Ma femme m’en parlait depuis longtemps, mais je ne voulais pas regarder. Finalement, je m’y suis mis et j’ai adoré ! J’ai commencé il y a deux semaines et je suis déjà à la saison 5 (rires). De temps en temps, j’aime bien sortir. Je ne joue pas aux jeux vidéo, sinon, on m’a perdu. »

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