Avec du recul, quel regard portes-tu sur ce match contre Laval ?
« C’est difficile déjà à 11 contre 11 dans ce championnat donc ça l’est encore plus quand on joue trop vite à un de moins voire à deux de moins. Ce qui se serait passé à 11, on ne le saura jamais. La partie du match à 11 contre 11, c’était équilibré mais est-ce qu’on l’aurait gagné ? On n’a pas d’éléments pour le dire. Ce que je veux retenir de ce match là ce sont les raisons qui font que l’on s’est retrouvés en infériorité numérique et pour ce point on peut s’en prendre qu’a nous-même. L’autre chose à retenir, c’est la capacité qu’on eut les joueurs, à 9, pour que l’addition ne soit pas plus lourde et ce qui devient important aujourd’hui parce que cela nous permet de rester devant Laval et c’est un élément dont on reparlera en fin de saison et qui aura son importance. Et puis finalement, on n’était pas non plus si loin de pouvoir égaliser. C’est comme ça, je n’ai pas forcément de regrets sur ce match là au vu du scenario et on ne peut pas contester la victoire lavalloise compte tenu des circonstances. Il faut qu’on s’attache à comprendre pourquoi on était nerveux et pourquoi on s’est retrouvé en infériorité. Il faut gérer cet aspect-là, progresser et bien préparer le match qui nous attend. »
Il y a encore un gros choc qui arrive contre Concarneau, est-ce que l’enjeu commence à peser dans les têtes ?
« On est obligés de se poser la question, on avait insisté sur le fait de garder son sang-froid et de jouer intelligemment car on sait qu’il y a une part de provocation dans les contacts dans ce type de match. Ce qui est dommage c’est que la première expulsion intervient quand le match commençait à se calmer. Un homme avertit en vaut deux et on sera vigilent. Mais je précise aussi que l’on a fait d’autres gros match et quand on a joué Bourg, ou que l’on a reçu certaines équipes ici, on a su répondre avec détermination mais avec calme également. Il est hors de question de remettre la faute sur d’autres éléments et c’est forcément quelque chose dont on a parlé avec le groupe. »
C’était quand même une nervosité exceptionnelle pour ce match, non ?
« C’est des fautes qui n’ont pas lieu d’être en début de match, c’est évidemment exagéré et amplifié avec le public. On n’a pas bien géré mais il faut tenir compte du contexte. Le responsable c’est moi mais on va le redire et j’espère que cela sera mieux géré lors du prochain match, en plus à domicile. »
La conséquence de cela c’est d’être privé d’Ahmed plusieurs matchs après la longue suspension de JJ (Rocchi) ?
« C’est la problématique des suspensions mais surtout d’une saison. Quand on parle d’un groupe qui doit répondre présent et pas simplement 11 ou 12 joueurs, cela prend sa valeur quand il y a des blessés ou des suspendus. Il y a des joueurs qui vont prendre le relais, à eux de montrer, non pas qu’ils sont au niveau car je sais qu’ils sont au niveau, mais que l’équipe peut fonctionner avec eux. Je ne vais pas demander à Steven (Pinto Borges) par exemple, de me prouver qu’il peut jouer. Il a largement prouvé tout au long de sa carrière qu’il avait ce niveau-là. Mais c’est aussi aux gens qui vont prendre le relais de s’intégrer dans l’équipe et de lui permettre d’être performante : c’est ça le deal. »
Tu loues souvent l’homogénéité du groupe mais avec l’absence de Ruque cumulée à celle de Kashi, il y a le milieu et le côté défensif à combler ?
« Oui, après, nous avions fait un choix par rapport à Alex Fillon qui avait pratiquement tout joué et qui n’étais pas là non plus. Nous ne sommes pas démunis, on a des gens qui ont le niveau et de la compétition. Je n’oublie pas Madyen (El Jaouhari) qui a fait une bonne prestation à ce poste quand il est rentré à Laval et il avait déjà joué à ce poste là à Sedan. Ce n’est pas une question de savoir qui on va mettre mais plus quelle paire va permettre à l’équipe d’être performante à domicile et de continuer à prendre des points. Pour les joueurs qui vont entrer, il faut se mettre dans le collectif sans avoir le sentiment d’avoir quelque chose à prouver. »
Est-ce que t’aurais imaginé en août dernier en allant à Concarneau que ce serait, 6 mois plus tard, un duel premier contre deuxième ?
«Déjà, ce qu’il y a de bien c’est qu’après une défaite on soit toujours deuxième, cela montre que l’on est dans le vrai et qu’il n’y a pas d’équipes qui se détache. Concarneau, il faut reconnaitre que depuis l’arrivée de Stéphane Le Mignan, c’est quand même une équipe qui a fait un gros parcours. C’est quelqu’un qui a de l’expérience et qui connaît le foot. C’est une équipe qui bouge très peu avec un onze qui change rarement et quand vous avez un onze qui fonctionne et qui ne bouge pas grâce a peu de blessés et de suspendus, c’est quand même une force. Ils vont se présenter avec une équipe au complet pendant qu’il nous manquera des joueurs majeurs comme Mendy ou Kashi qui ne serons pas là mais il faut faire avec et peut-être qu’ils auront à subir ça dans la suite du championnat. »
En cas de victoire de Concarneau, vous serez relégués à 5 points, voir 8 s’ils gagnent leur match en retard, c’est quand même un enjeu ?
« Si on perd tous les matchs d’ici la fin ils en auront 25 d’avance … Moi j’ai un adversaire qui se présente devant moi avec 2 points d’avance sur nous, je vais tout faire pour en avoir un d’avance sur eux à la fin du match et puis prendre un break d’une semaine avant de repartir à Boulogne. Quoi qu’il arrive, il restera quinze matchs. »
Quel est ton regard sur la saison de Kévin Mouanga ?
« C’est quelqu’un qui est arrivé avec beaucoup d’humilité et beaucoup d’envie. Il a travaillé et cela a été difficile au départ car il sort d’un club pro et arrive dans une structure plus amateure. Il est à l’écoute et a des qualités donc il a finalement joué assez vite et ce sont les premiers matchs qu’il a fait qui lui ont donné confiance et ont donné confiance à ses coéquipiers qui se sont aperçus qu’il tenait la route. Ce qu’il y a de bien aujourd’hui, c’est qu’il y a 3 défenseurs (Goncalves, Mendy et Mouanga) qui sont à la fois à un niveau intéressant, très proche, et qui peuvent être associés les uns et les autres. Kévin doit être amené, grâce à des performances, à permettre à l’équipe de gagner et pourquoi pas de passer de 3ème homme à pourquoi pas mieux et c’est toujours le challenge de ces jeunes joueurs. Évidemment, je préfère que Bissenty ne soit pas blessé, mais à partir du moment où l’un des 3 et pas apte, on peut compter sur les deux autres. Ce qui est bien aussi c’est que Matthieu Sans revient aussi petit à petit pour donner un coup de main. »
