Laurent Barbalat, entraîneur d’Annecy (II) : «Le scénario aurait pu nous être défavorable avec cette expulsion mais on a bien su gérer notre infériorité numérique, les joueurs ont fait bloc. Notre deuxième but est magnifique dans sa conception, c’est le genre de buts que j’aime bien. On a su être efficace en contre. On a été solidaire, on a montré une image de solidité avec une grosse générosité dans les efforts. On a bien défendu et on a été tranchant sur les coups à jouer. Gagner 4-1 dans un derby, à dix contre onze contre un adversaire plus expérimenté, ça fait vraiment plaisir. Les jeunes m’ont offert un beau cadeau de départ. Comme je leur ai dit dans le vestiaire, une éducation est réussie lorsque les enfants quittent la maison. Le plus beau cadeau qu’ils pourraient me faire, c’est de croire en eux, de continuer dans cette voie. Ce qui fera chaud au cœur, c’est de voir ces garçons percer, prendre du plaisir dans leur carrière, aller de l’avant en découvrant d’autres entraîneurs et d’autres discours. C’était la grande force d’Adrien Thomasson, il arrivait toujours à aller de l’avant. C’est la référence des jeunes que j’ai pu diriger au FC Annecy. C’est une belle saison qui se termine. Ce qui est difficile pour une équipe réserve, c’est de conserver une âme malgré les redescentes, malgré les conditions d'amateurs à côté du professionnalisme. Contrairement à l’image qu’on peut me donner, je suis un gros compétiteur. Aujourd’hui, on a montré qu’on était des compétiteurs, qu’on peut faire des choses avec le ballon, que les joueurs maîtrisent les évènements, qu’on est capable de bien défendre ce qui était un objectif de travail cette année. Pour moi, c’est douloureux de quitter ce club. Je ne voulais pas tricher, ça devenait dur de penser à la fois à mon activité professionnelle, au club et à mon avenir. C’est une page qui se tourne. J’aurai l’occasion prochainement de dire au revoir à tout le monde ». 

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND