Jérémy, est-ce une bonne chose ou non de couper une semaine quand on est sur une bonne dynamique ?

« Ça fait du bien de couper un peu pour se reposer à la fois physiquement et mentalement, pour relâcher la pression. On a quand même bien bossé la semaine et on a gardé un peu le rythme avec ce match amical contre Meyrin. On l’a joué comme si c’était un match officiel, avec les mêmes principes qu’en championnat. C’est bien de l’avoir gagné pour entretenir la dynamique ».

C’est important aussi de repartir du bon pied samedi à Nîmes (II), maintenant que vous occupez seuls le fauteuil de leader …

« Oui c’est très important dans la mesure où le classement est très serré. Les équipes qui nous chassent veulent nous déloger de cette première place donc on sait qu’il est important de poursuivre notre série de victoires ». 

Comment gérez-vous au quotidien cette première place ?

« L’essentiel dans notre situation, c’est de ne pas regarder derrière nous. On doit se concentrer sur nous-mêmes, sur ce qu’on a à faire sur le terrain et sur le contenu de nos matchs. Si on commence à calculer à ce moment de la saison, on ne va pas s’en sortir ».

Qu’est ce qui explique cette bonne passe que vous traversez actuellement ?

« On a souvent manqué de réussite en fin d’année 2019. Mais la réussite, ça se provoque. On savait qu’en reproduisant le contenu de nos matchs, ça finirait par tourner du bon côté. On a continué à croire en ce qu’on faisait en ajustant certains détails, et on voit que ça paie. On continue d’être costaud défensivement et on concrétise nos occasions de but ». 

On imagine que vous avez à cœur de bien négocier ces deux prochains matchs face Nîmes (II) et l’AS Monaco (II). La saison dernière, le FC Annecy avait paié cher les points perdus face aux équipes de bas de tableau…

« C’est clair qu’il faut perdre le moins de points possible face à ce genre d’adversaire. On se doit de montrer notre supériorité même si on sait que chaque match est un véritable combat. On sait que tout le monde peut battre tout le monde dans cette poule homogène. Les équipes de bas de tableau ont les crocs, et les jeunes joueurs de ces réserves pro ont à cœur de briller face aux équipes de tête ». 

"Mentalement, ça m'a fait grandir"

Tu as retrouvé le onze de départ face à Marignane lors de la dernière journée. Et ça s’est très bien passé pour toi …

« Comme je l’avais dit après le match, mes coéquipiers avaient tout fait pour que ça se passe bien pour moi. Quand tu intègres une équipe qui gagne, c’est plus facile. On a des certitudes dans le jeu, des principes qu’on travaille aux entraînements. Donc c’est assez facile de s’intégrer à l’équipe quand le coach fait appel à toi. Ne pas prendre de but, c’est toujours satisfaisant pour un défenseur ». 

As-tu été surpris de cette titularisation en l’absence de Steven Pinto-Borges ?

« Le coach m’avait demandé le vendredi soir à l’entraînement si je me sentais capable de jouer axe gauche alors qu’habituellement je joue plutôt axe droit. Je me suis préparé comme je le fais habituellement. D’un coté, je suis content de ne pas l’avoir appris plus tôt dans la semaine pour ne pas gamberger. J’ai abordé ce match sans pression pour faire mon travail du mieux possible ».

Comment vis-tu cette saison, où tu joues moins que l’an passé alors qu’on te sent toujours aussi performant ?

« J’avais commencé la saison en tant que titulaire mais une blessure m’a empêché d’enchaîner les matchs. Et ensuite, quand l’équipe gagne, c’est difficile pour le coach de faire des changements, surtout en défense. C’est frustrant mais je me suis servi de cette période pour travailler encore plus aux entraînements et en dehors. Tu sors toujours grandi d’une phase un peu plus difficile. Mentalement, ça m’a fait grandir. Sur l’aspect physique, j’ai essayé de comprendre pourquoi je me blessais assez souvent. Je fais désormais beaucoup plus de renforcement musculaire, j’essaie également de profiter encore plus de mes temps de récupération ».

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND