Une blessure ne tombe jamais au bon moment. Nicolas Poulain en a fait l’amère expérience. Auteur d’une première partie de saison pleine durant laquelle il avait égalé son nombre de buts (5) de l’exercice 2016-17, il rate le premier rendez-vous de l’année 2018 contre l’AS Yzeure (2-0).  La raison ? Une inflammation de la symphyse pubienne, une articulation située à l’avant du bassin. 

Commence alors une période délicate pour le joueur. « J’avais un peu mal mais ça ne m’empêchait pas de m’entraîner. Je n’étais pas à 100%, ça se voyait » précise le milieu de terrain des Rouges. Pour cette raison, il n’est plus retenu le samedi par Helder Esteves et manque au total sept rencontres de National 2. Pendant ce temps, il dispute cinq matches (Villefranche II, TES, Gières, Domtac, Amphion) avec l’équipe Espoirs en Régional 2 mais ses douleurs récurrentes le font jouer avec le frein à main. « J’ai voulu reprendre trop vite je pense. C’est une situation qui je gérerai différemment si elle venait à se reproduire. Cette blessure, c’est le point noir de ma saison » explique-t-il.

Helder Esteves : « Il peut devenir un top joueur »

Son retour, « Poulino » l’effectue le 31 mars face à Jura Sud (1-1). Ce jour-là, il est même titularisé au coup d’envoi et manque la balle de match en fin de rencontre. Le week-end dernier au FC Montceau (3-2), il entre en jeu à la mi-temps pour donner plus de poids au secteur offensif. « Je me sens de mieux en mieux. Les douleurs ont complètement disparu. Je pense avoir fait une bonne prestation contre Jura Sud pour mon retour, et le coach était content de mon entrée à Montceau » analyse-t-il. 

Désormais, Nicolas Poulain veut rattraper le temps perdu. Son objectif, permettre au FC Annecy d’accéder au National 1. Une étape de plus pour celui qui a connu la PHR avec l’équipe réserve lors de sa première année en Sénior en 2012, puis qui a vécu l’ascension du club de la DHR jusqu’en National 2. 

A titre personnel, il cherchera à poursuivre sa progression, lui qui possède un des plus gros potentiels du groupe, grâce à son profil atypique. « Il possède un palette très large du footballeur : le physique, le volume de jeu, il est adroit devant le but, il court beaucoup. C’est le seul de l’effectif à posséder toutes ces qualités » confirme Helder Esteves.  

Mais pour l’entraîneur des Rouges, Nicolas Poulain n’est qu’au début de son développement : « Son apprentissage n’est pas fini, il a encore des démarches à appréhender comme l’aspect défensif, l’agressivité, sa capacité à lire rapidement le jeu, et la mentalité… Nico est déjà un bon joueur mais il peut devenir un top joueur ».

Comme l’ensemble des footballeurs évoluant en National 2, Nicolas Poulain rêve de goûter au niveau supérieur et de pouvoir vivre du football, qui n’était jusqu’alors qu’une passion. Helder Esteves, qui évoluait en CFA à Saint-Maur Lusitanos avant d’être recruté par l’AJ Auxerre, donne son point de vue : « Pour le moment, Nico encore un enfant dans le football. S’il prend le bon chemin, il vivra du football. Sinon il restera un joueur amateur. Il a un potentiel National voire Ligue 2 mais aujourd’hui, il y serait en danger. S’il poursuit son développement chez nous, avec une approche football cohérente, il y arrivera ».

Pas de centre de formation, et alors ?

L’intéressé, lui, préfère se concentrer sur sa fin de saison, mais n’élude pas le sujet. « J’ai réussi à m’adapter chaque année au niveau de pratique. Je pense avoir les capacités pour jouer à l’étage supérieur, même si je sais que je dois encore beaucoup travailler, et corriger certains défauts ». 

A 24 ans, Poulain veut croire en son rêve. « Dans le foot on voit que tout peut aller très vite. Ce serait une fierté de devenir professionnel sans être passé par de centre de formation et cela mettrait encore plus en avant tout le travail de formation réalisé par le club » conclut-il. 

Pour Nicolas Poulain, la route est encore longue mais il s'est remis en marche et ne compte pas ralentir son pas. 

Jean-Baptiste VIVIAND