Jean-Jacques, comment le groupe a-t-il vécu cette phase de préparation un peu particulière ?

« En effet elle a été particulière... Elle n’a pas débuté de la même manière que les autres années puisqu’un on sortait de trois mois  de coupure. Il y a eu ensuite un nouvel arrêt d’une semaine après notre match amical contre Nyon puis l’annonce de la fermeture du Parc des Sports. Malgré tout ce qui s’est passé autour de nous, on est resté concentré et on a fait notre boulot ».

Justement, est-il facile pour les joueurs au quotidien de faire abstraction de tous ces aléas ? 

« Forcément on tient compte de ce qui se passe en interne car c’est notre club et on y est attaché. Mais on sait qu’on est bien entouré et que les dirigeants travaillent dur pour sortir de cette période compliquée. On a tout ça dans un coin de notre tête, et ça doit être une force et une motivation supplémentaire quand on rentrera sur le terrain. On veut montrer aux gens qu’on est présent et qu’on mérite d’être en National ».

Quel bilan dresses-tu de la préparation ?

« Dans l’ensemble, ça a été difficile. Sans se trouver des excuses, c’était une préparation bizarre. Mais l’état d’esprit est là, on travaille tous les jours pour s’améliorer et cette victoire contre Chambéry lors du dernier match amical nous a fait du bien. Les autres résultats étaient moins bons mais tout n’était pas à jeter. Aujourd’hui, notre force c’est notre collectif, c’est notre mentalité. On est des bosseurs et on va se battre jusqu’au bout ».

Quelle importance donnes-tu aux résultats des matchs de préparation ? 

« Les statistiques des matchs amicaux ne veulent strictement rien dire. En championnat, c’est complètement différent, il y a une motivation supplémentaire, un contexte et des détails qui font qu’on peut être performant en championnat sans l’avoir été sur les matchs amicaux. Durant ma carrière, à chaque fois que je gagnais peu de matchs en phase de préparation, j’ai joué les premiers rôles ou je suis monté ». 

Est-ce une bonne chose selon toi d’accueillir Le Mans dès la première journée, une des grosses cylindrées de ce championnat ? 

« On a dit qu’on avait un mental, un collectif et qu’on voulait se battre tous ensemble.  On va voir si on est capable de passer des paroles aux actes face à une équipe qui n’a pas les mêmes objectifs que nous, et qui voudra certainement remonter en Ligue 2 dès cette saison. A nous de faire ce qu’il faut pour gagner ou prendre un point ».

Quels seront les ingrédients pour rivaliser avec Le Mans vendredi soir ?

« Pour moi, il y a plusieurs choses qui feront que le match sera passera bien ou non, comme le collectif, l’aspect tactique et le respect des consignes. Il s’agira de se rassurer en début de match, de montrer qu’on est des hommes, et ensuite ça viendra tout seul. On a les qualités pour jouer au ballon et pour marquer les buts ».

"Je pense surtout à nos supporters qui ne pourront pas se déplacer vendredi"

Vous évoluerez vendredi au stade des Grangettes de Rumilly où vous n’avez pas vos repères. Est-ce un sérieux handicap ?

« Le stade est toujours important. La plupart des joueurs de notre effectif a déjà des repères et des automatismes au Parc des Sports d’Annecy. C’est frustrant de ne pas jouer chez soi, mais il faut passer au dessus et s’en servir comme une force. Qu’on soit au Parc des Sports ou ailleurs, on se doit de faire le travail ».

Peux-tu nous donner tes premières impressions sur le stade des Grangettes, que vous avez découvert vendredi dernier contre Chambéry SF (2-1) en amical ?

« J’ai aimé ce stade même si la pelouse n’était pas très bonne. On sait qu’elle sera meilleure pour le match de vendredi. Pour moi, c’est un bon stade où les spectateurs sont proches de la pelouse. Je pense surtout à nos supporters qui ne pourront pas tous se déplacer vendredi, alors que le club avait construit tout ce qu’il fallait au Parc des Sports ».

Comment sens-tu le groupe à deux jours de ce premier match de la saison ?

« Il y a plusieurs sentiments qui ressortent. Il y a de l’impatience, de l’envie mais aussi beaucoup de concentration. C’est important de ne pas faire le match dans les têtes. Le match se jouera vendredi, et c’est ce soir-là qu’il faudra répondre présent ».

Sur le plan personnel, tu vas retrouver ce championnat de National 1 que tu as connu notamment sous le maillot de Dunkerque … 

« Je suis content pour moi mais surtout pour le club. J’étais venu au FC Annecy avec cet objectif là, c'est-à-dire de porter le maillot du club en National 1. Aujourd’hui, le championnat de National 1 est à la fois compliqué mais beau à jouer. Son niveau augmente chaque saison. Il y a quelques années, il y avait deux ou trois clubs qui sortaient du lot parce qu’ils avaient un budget et un effectif conséquents. Maintenant, on peut citer huit  à neuf équipes capables de jouer les premiers  rôles, il peut y avoir aussi des surprises. C’est un bon championnat à jouer ».

Tu as connu quelques ennuis physiques lors de la phase de préparation. Comment te sens-tu ?

« Ma préparation a été un peu tronquée par une petite douleur au pied qui m’a obligé à m’arrêter quelques jours. Aujourd’hui, je ne ressens plus de douleur et je m’entraîne normalement. Je me sens prêt pour le match de vendredi ». 

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND