Steven, peux-tu te présenter ?

« J’ai 33 ans, je suis originaire de Vitry sur Seine, en région parisienne. Je suis marié et j’ai deux enfants ».

Peux-tu nous énumérer ton parcours de footballeur ?

« J’ai commencé le football en région parisienne à l’US Villejuif puis j’ai rejoint l’US Créteil-Lusitanos. J’ai terminé ma formation à l’En Avant Guingamp où j’ai signé mon premier contrat professionnel. J’ai passé ensuite deux saisons au Clermont Foot 63 entre 2009 et 2011 puis je suis allé jouer en National durant deux années à Cherbourg puis une année à Carquefou. En 2014, j’ai rejoint le projet ambitieux du Grenoble Foot 38 où j’ai vécu les montées en National puis en Ligue 2. La saison dernière, je portais le maillot de la Royale Union Saint-Gilloise, un club de D1 B Belge ». 

Comment s’est déroulée ton arrivée au FC Annecy ?

« Cela fait plus d’un mois que j’étais en contact avec Jean-Philippe Nallet et Michel Poinsignon. D’autres clubs s’intéressaient également à moi mais à ce moment là, la Royale Union Saint-Gilloise ne voulait pas me laisser partir. Les dirigeants du FC Annecy ne m’ont pas lâché, ils ont été patients. Quand j’ai été libéré de mon contrat en Belgique, j’ai voulu signer au FC Annecy car j’ai senti qu’ils me voulaient vraiment mais aussi parce que le projet me correspond et qu’il me colle à la peau. Il est similaire à celui que j’ai connu à Grenoble il y a quelques années, avec un club ambitieux, un groupe de qualité et une grosse attente de la part du public ».

Pourquoi la Royale Union Saint-Gilloise ne voulait-elle pas te laisser partir ?

« La saison dernière, pour la première fois de ma carrière, il y a eu une cassure avec le club et le coach en deuxième partie de saison, à cause d’un problème concernant mon contrat. Etant donné qu’on n’était plus sur la même longueur d’onde, je m’étais préparé à partir au mercato d’été. Le club était alors d’accord pour me libérer. Mais à deux jours de la reprise au mois de juin, il y a eu un changement d’entraîneur et la direction du club m’a fait comprendre qu’elle comptait sur moi. J’avais déjà pris ma décision et j’ai dû batailler pendant un mois pour finalement obtenir la résiliation de mon contrat ». 

Tu as connu deux montées successives avec le GF 38. Tu vas pouvoir amener au groupe ton expérience de ces situations … 

« J’ai connu les réussites mais aussi les échecs avec Grenoble. Je suis bien placé pour dire qu’il n’y a pas de grosse différence entre la première et la deuxième place. Les championnats de N1 et de N2 sont compliqués car il est difficile d’avoir un même fil conducteur chaque semaine sur le plan du jeu. Un week-end, tu peux évoluer sur une belle pelouse, et le week-end suivant sur un terrain où il est très difficile de jouer au football. Dans ce cas-là, c’est l’unité du groupe qui fait la différence. J’ai vu ce qui marchait pour monter donc je vais essayer d’aider mes coéquipiers mais c’est tous ensemble qu’on fera le boulot » 

"J'aime faire jouer mes coéquipiers"

Tu as découvert le groupe mercredi à l’occasion du match amical contre l’ASSE (II). Quel a été ton premier ressenti ?

« Il y a de la qualité dans ce groupe. On voit que les joueurs sont à l’écoute et sont prêts à se battre ensemble. C’est un groupe qui est sain, avec un entraîneur qui parle beaucoup et qui est proche des joueurs. Mais il ne faut pas oublier que c’est dans la difficulté qu’on voit si on est une équipe ou non. Si personne ne baisse les bras quand ça va moins bien, alors on arrivera à prendre des points ».  

Lors de cette deuxième période que tu as disputée, tu as montré que tu étais déjà en forme …

« Honnêtement, au niveau des jambes je n’étais pas au top car je n’avais dormi que trois heures à cause de mon déménagement et du voyage. Par contre dans le jeu, je me suis senti très bien au sein d’une équipe qui a la volonté de faire du jeu. Avec l’Union Saint-Gilloise, j’ai repris l’entraînement le 20 juin puis j’ai effectué 12 jours de stage et participé à deux matchs amicaux donc je ne suis pas en retard sur le plan physique ». 

Michel Poinsignon disait après la rencontre que tu étais un patron au milieu de terrain… 

« Ce que j’aime faire sur le terrain, c’est me battre pour récupérer les ballons et ensuite faire jouer mes coéquipiers. Je suis satisfait quand je vois que les joueurs autour de moi prennent du plaisir. Je suis toujours à l’écoute et j’aime encourager et conseiller mes coéquipiers. Je suis toujours dans le positif, je n’ai pas le tempérament pour engueuler un de mes coéquipiers parce qu’il a fait une erreur. Ce n’est pas dans cet état d’esprit que je conçois le football. J’essaie de véhiculer de la sérénité et de la confiance. Si tu es nerveux quand tu joues une montée, c’est le meilleur moyen de se précipiter et de rater ton match ».

Tu as 33 ans et tu as signé un contrat de 3 ans. Est-ce pour terminer ta carrière au FC Annecy ?

« Aujourd’hui, je n’ai pas de baisse de régime au niveau physique. Je me sens très bien mais néanmoins je ne me projette pas plus loin que ces trois années. C’est impossible pour moi actuellement d’anticiper la suite. Je me vois faire du chemin avec ce club car je sais pourquoi je suis venu. Sur ces trois ans qui me lient au FC Annecy, j’ai vraiment envie d’emmener le club au niveau professionnel. Ce serait l’aboutissement de ce projet ». 

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND