Laurent, es-tu surpris de cette deuxième place à la trêve, à un point de La Tour Saint-Clair ?

« Je le suis un peu. On n’avait pas de gros objectifs de compétition en début de saison étant donné qu’il avait fallu reconstruire un groupe avec des jeunes joueurs qui, pour certains, ne connaissaient pas le monde sénior. Ce serait prétentieux de dire que je ne suis pas surpris, mais nous avons beaucoup travaillé et je pense que notre deuxième place à mi parcours est méritée ».

T’attendais-tu à ce que tes jeunes joueurs s’adaptent aussi rapidement au football sénior et au niveau du Régional 2 ?

« Je pensais qu’il leur faudrait plus de temps. Nous sommes invaincus à l’extérieur en championnat, avec des contextes parfois difficiles à appréhender. Cela montre une certaine maturité des garçons. Sur le projet de jeu, je ne suis pas étonné de ce qu’ils produisent. Pour la plupart, je les avais déjà eu en catégories jeunes, je savais ce qu’ils étaient capables de faire sur le plan tactique et technique. On a réussi à imposer ce projet à nos adversaires sur la plupart des matches. Les garçons, malgré leur jeune âge, prennent leur responsabilité et cherchent constamment à avoir de la maitrise. Je ne peux être que satisfaits et fiers d’eux ».

Avec la troisième attaque et la deuxième défense du groupe, l’équipe Espoirs n’est pas là par hasard …

« Les statistiques prouvent qu’on est à notre place et qu’on est une équipe solide. On a réussi à obtenir quatre clean-sheet. C’est très valorisant. Ce sont des performances à reproduire. On recherche cet équilibre entre l’aspect défensif et offensif. Lors des premières journées, on avait la maîtrise du ballon  sans se créer beaucoup d’occasions. Après la Toussaint, on a inscrit trois buts à Ambérieu, quatre contre Tarentaise. On a réglé ce problème offensif, mais à l’inverse on a commencé à en encaisser plus. C’est mon travail de permettre à l’équipe de trouver ce juste équilibre. On sait très bien que pour avoir des ambitions, on se doit d’être solides ». 

As-tu certains regrets sur cette première partie de saison ?

« Il y a peut-être le regret de ne pas avoir bien géré l’aspect physique le semaine avant notre défaite (0-1) contre Domtac à domicile. On était un peu dans le creux, et je pense que sur ce match on a vraiment manqué de tranchant. L’autre regret, c’est cette élimination en Coupe Auvergne Rhône-Alpes face à Chambéry SF (II), que je considère comme un accident ».

Dans quels domaines estimes-tu que ta formation peut encore progresser ?

« On est perfectibles dans tous les domaines, mais je pense qu’on doit encore progresser dans le déséquilibre, comme on l’a vu à La Tour Sain-Clair (3-3). On avait la maîtrise mais on a pas réussi à beaucoup déséquilibrer l’adversaire ».

Ton équipe bénéficie chaque week-end de redescentes de joueurs du groupe National 2. Comment cela fonctionne-t-il ?

« Ca fonctionne très bien. Je n’ai vraiment pas à me plaindre de l’état d’esprit des joueurs qui redescendent. Les joueurs du groupe N2 peuvent être un peu frustrés d’aller jouer à l’étage inférieur mais ils savent se responsabiliser, comme ce fut le cas lorsque Ferhat (Yüce), Guillaume (Odru), Olivier (Sorlin) Hugo (Cianci) ou John (Goncalves) sont venus jouer avec nous. On attend d’eux qu’ils nous apportent leur niveau, mais j’attends aussi de mes joueurs qu’ils intègrent bien ceux qui redescendent afin qu’ils prennent un maximum de plaisir avec nous. Je pense que c’est le cas ». 

"On se prend au jeu"

Parle-nous de Jocelyn Gay et Jonathan Ruque, tous deux âgés de 17 ans, que tu avais décidé d’intégrer au groupe Espoirs en début de saison …

« Jocelyn, c’est 40 matches disputés en 2017 sans compter le Challenge Jean Leroy. Cette régularité montre l’investissement du joueur. Jocelyn est celui qui a eu le plus de temps de jeu lors de la première partie de saison.  Il faut vraiment que tout le monde soit conscient que Jocelyn et Jonathan sont des machines de travail. Leur progression est due à leur travail et à leur implication. Jonathan n’a raté qu’une seule séance en deux ans et demi … Je suis content pour eux, mais en même temps ils le méritent ». 

Comment abordes-tu cette deuxième partie de saison ?

« L’appétit vient en mangeant, comme on dit. Forcément on se prend au jeu. Ce projet de compétition qui se dessine nous aide à nous investir pleinement, à reprendre l’entraînement le 03 janvier dans le froid, à nous entraîner quatre fois par semaine... On a vu qu’on était capable de tenir tête à La Tour Saint-Clair. On va essayer d’aller les chercher, même s’il y a des paramètres à prendre en compte, comme le mercato du groupe N2 qui peut impacter mon groupe, les résultats des U19, etc. On a un début de calendrier compliqué et qui sera révélateur de nos ambitions. Cette deuxième place, on l’assume. Les joueurs sont des compétiteurs. On va essayer de gagner tous nos matches. Si c’est le cas, on montera ».

Quel adversaire t’a le plus impressionné ?

« Je pense que c’est La Tour Saint-Clair. C’est une équipe complète, qui avait réussi à tenir un pressing très fort contre nous. Ils joueront la montée jusqu’au bout, comme Domtac, qui est une équipe très solide et la réserve de  Villefranche ». 

L’autre objectif reste la formation des jeunes afin de leur donner les moyens d’intégrer l’équipe première ?

« Bien sûr, c’est même notre principal objectif. Il ne faut pas bruler les étapes et savoir être patients. Je pense que mes joueurs le sont. Helder a montré, avec Guillaume Odru, que les jeunes qui frappaient à la porte pouvaient avoir leur chance, même si les ambitions du club font qu’il est de plus en plus compliqué pour les jeunes formés chez nous d’intégrer l’équipe première. Il faudra saisir l’opportunité lorsqu’elle se présentera. C’est la beauté de ma mission, comme celle de tous les éducateurs du club ».

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND