« On vit de notre passion, et nous sommes premiers au classement, la vie est belle non ? » Cette réflexion de Yohan Betsch reflète parfaitement le personnage. Un homme qui a su garder ses valeurs de simplicité et de modestie tout au long de sa carrière de footballeur débutée au FC Metz en 2007 et poursuivie ensuite du coté de l’US Créteil Lusitanos, du RC Strasbourg, du Stade Lavallois, du Clermont-Foot Auvergne et de l’AFC Tubize en Belgique. 

Au FC Annecy depuis deux saisons maintenant, Yohan Betsch croque la vie à pleines dents et en fait profiter ses coéquipiers. « Je veux qu’il y ait du sourire au quotidien. Il y a un bon groupe qui est réceptif à la bonne humeur donc j’ai un rôle sympathique dans le vestiaire. Mon adjoint Cédric Rullier m’a dit que je n’étais pas un leader technique mais un leader positif, ça me correspond bien je trouve » plaisante-t-il. 

Comment ne pas avoir le sourire aux lèvres devant ses petites danses improbables dans le vestiaire avant l’entraînement, ses réparties toujours pleines d’humour ou encore devant sa célébration bras croisés sur sa poitrine à la Kylian Mbappé lorsqu’il passe devant une caméra ? Si le groupe des Rouges vit bien, Yohan Betsch n’y est pas étranger, et ce n’est pas Helder Esteves qui va s’en plaindre : « C’est essentiel d’avoir un joueur comme lui dans un groupe. Il est toujours joyeux mais sait faire la part des choses en étant sérieux et irréprochable sur le terrain ». 

Esteves : « C’est un guerrier, il ne lâche jamais »

Mais Yohan Betsch, ce n’est pas seulement l’ambianceur de l’équipe. C’est aussi un infatigable travailleur au milieu de terrain, ratissant un grand nombre de ballons à chaque rencontre. « C’est le genre de joueur qu’on ne remarque pas trop sur le terrain mais quand on fait une caméra isolée sur lui, on se rend compte des kilomètres qu’il parcourt, des espaces qu’il comble et des ballons qu’il récupère » explique le coach des Rouges. 

S’il ne peut s’appuyer sur un bagage technique très développé, « Betschinho » compense par une grosse activité sur le pré, par sa hargne et par son gout pour le combat. Helder Esteves, qui a joué une saison avec lui à Créteil-Lusitanos en 2009-10, confirme : « C’est un guerrier, il ne lâche jamais. Gattuso n’était pas le meilleur milieu de terrain du monde, mais il a été champion du monde. Ce ne sont pas forcément les meilleurs ou les plus beaux qui gagnent, ce sont les plus déterminants. Quand tu as Yohan Betsch avec toi dans un jeu à l’entraînement, tu es sûr de le gagner ».

A quand le premier but ?

Régulier dans ses performances, Yohan Betsch n’a toutefois pas encore débloqué son compteur buts sous le maillot rouge. Il a eu l’occasion de le faire cette saison à l’AS Saint-Priest (1-1) en championnat et contre l’AS Nancy Lorraine (0-1) lors du 7ème tour de la Coupe de France mais la chance ne lui a pas sourit. « Paradoxalement, je marque beaucoup de buts à l’entraînement. J’ai au moins 5 occasions par an en match, mais ça ne veut pas. Ce n’est pas ma priorité non plus. Je prends plus de plaisir à m’arracher pour mes coéquipiers et à les voir marquer ». révèle-t-il. 

Samedi, sur un terrain de Pontarlier très difficile à jouer, le guerrier Betsch sera un élément important dans l'optique de repartir de l’avant. Les Rouges savent qu’ils pourront s’appuyer sur leur coéquipier modèle. 

Jean-Baptiste VIVIAND