Matthieu, revenons rapidement sur la victoire (1-0) obtenue à Boulogne le 08 Janvier. On imagine qu'elle a dû faire beaucoup de bien au moral ?

« Bien sûr. Quand tu reviens avec une victoire d’un déplacement de 11 heures en car, forcément ça fait du bien au moral. Cette victoire, on l’a obtenue avec des valeurs qui sont les nôtres depuis quelques semaines. C’est vrai qu’on n’a pas développé du très beau jeu mais on a affiché d’autres caractéristiques. Si on s’appuie là-dessus et qu’on améliore certaines choses dans le jeu, ça peut être intéressant pour la suite ».

Dans votre situation, la manière a-t-elle une importance ? 

Aujourd’hui, le plus important est l’aspect comptable. Si on remporte encore 10 victoires comme face à Boulogne, je signe tout de suite, et tout le monde sera content. Par contre, si on arrive à être solides défensivement et qu’en même temps on parvient à agrémenter ça par des ressorties de balles et des enchaînements offensifs, forcément ça va nous aider à être plus dangereux offensivement ». 

Contre Boulogne, on a vu l’équipe perdre trop rapidement le ballon. Est-ce un problème de confiance ?

« Je ne sais pas si c’est uniquement un manque de confiance. Contre Boulogne, il avait fallu digérer les 11 heures de bus donc peut-être que nous avons eu les jambes un peu lourdes en première période. Mais comme face à Bastia, on était vraiment concentrés sur notre positionnement, notre repli défensif et sur le respect des consignes du coach en matière de bloc défensif. Peut-être que ces gros efforts réalisés par les 11 joueurs nous ont fait perdre un peu de lucidité dans l’utilisation du ballon. En tout cas, je ne m’inquiète pas. Au vu du contenu des entraînements depuis la reprise, je suis confiant ».

Le FC Annecy n’est jamais parvenu à enchaîner deux succès consécutifs depuis le début de la saison. Le match de vendredi à Villefranche peut-il vous permettre de lancer enfin une série ?

« Dans ce championnat de National, tu peux vite te retrouver en bas de tableau si tu ne gagnes pas, et à l’inverse tu peux vite te replacer si tu réalises une série positive. On a pris 3 points à Boulogne le week-end dernier, à nous de mettre les bons ingrédients pour enchaîner vendredi même si on sait que ça ne va pas être simple face à une équipe de Villefranche qui surfe sur une belle dynamique ». 

Après Boulogne, vous affrontez deux nouveaux concurrents directs, le FC Villefranche et Bourg en Bresse Péronnas. Ce sont avant tout ces matchs là qu’il faut gagner pour espérer se maintenir ?

« Les points pris contre les équipes qui jouent la montée doivent être considérés comme des points bonus. Quand on joue contre des concurrents directs, on ne doit pas passer à côté. Ce sont nos petites finales à nous. Et les finales, ça se gagne ».

« Envie de rendre la confiance que le club m’a accordée »

 

Tu as été écarté des terrains pendant 5 mois suite à des blessures au dos et au mollet. Comment as-tu vécu cette première partie de saison ?

« Je ne vais pas mentir, ça a été très difficile. Quand on arrive dans un nouveau club, on a tout à prouver et on a envie de jouer. Les résultats n’étaient pas au rendez-vous, il y avait beaucoup de choses qui étaient difficiles à vivre au quotidien parce que je ne pouvais pas aider l’équipe. J’étais très frustré. Maintenant je suis sorti de tout ça. J’ai bien travaillé pour revenir et j’arrive à enchaîner les entraînements et les matchs ».

Dans quel état d’esprit abordes-tu cette deuxième moitié de championnat ?

« J’ai envie de rendre la confiance que le club m’a accordée en me recrutant. C’est au FC Annecy que je voulais venir donc maintenant j’ai envie d’être performant pour l’équipe. Pour être très honnête, vu la situation en championnat, mon seul objectif est de sauver le club. Il n’y a rien d’autre qui compte. Mon objectif est uniquement collectif. On doit aller chercher ce maintien car on sait à quel point c’est difficile de remonter dès la saison suivante ». 

Ton retour coïncide avec la solidité affichée par l’équipe face au SC Bastia (1-1) et à l’US Boulogne (1-0)… 

« Je ne dirais pas que c’est grâce à moi, mais plutôt à ce qui a été mis en place par le nouveau staff technique. L’écoute, les efforts, la solidarité et le respect des consignes par les 11 joueurs ont conduit à cette solidité défensive. On s’est arrachés pour aller chercher ces deux résultats ».

Néanmoins, ton apport dans le jeu aérien a permis de soulager l’équipe face au SC Bastia et à l’US Boulogne …

« C’est vrai qu’on n’a pas l’équipe la plus grande de National 1, en terme de taille. J’ai touché beaucoup de ballons de la tête contre Boulogne, notamment sur les coups de pieds arrêtés.  Si je peux aider dans le jeu aérien et apporter mes qualités athlétiques, alors tant mieux, je ne demande que ça. Pour aller chercher des points dans un match, on doit se servir des qualités de chacun ».

« Les ingrédients pour se sauver, on les as »

Ces dernières saisons avec les Chamois Niortais, tu t’es souvent battu pour le maintien. Quels sont les ingrédients primordiaux pour s’en sortir ?

« Je pense que les ingrédients, on les a. On a un effectif de qualité qui a été renforcé par l’arrivée de garçons qui vont nous amener une valeur ajoutée. On a maintenant de la vitesse, de la taille et de la puissance. Si on garde notre solidarité, on y arrivera. On se rend compte que les groupes qui réussissent à monter ou à aller chercher leur maintien, ce sont les groupes solidaires ». 

L’expérience de certains garçons du groupe qui ont joué à l’étage supérieur peut-elle être un atout supplémentaire dans la lutte pour le maintien ?

« C’est un ingrédient qui pourra avoir son importance dans certains matchs, à certaines moments de la partie où on est un peu moins bien, ou lorsqu’il faut gagner du temps, savoir mettre le pied sur le ballon. Mais je le répète, ce ne sont pas un ou deux joueurs qui sauveront l’équipe. Chacun doit mettre ses qualités au service du collectif ».

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND