Quel regard portes-tu sur la saison et cette 3ème place finale en National 2 ?

« Nous ne méritons pas la 1ère place. Mon regard, c’est qu’on avait un objectif sportif et qu’on ne l’a pas atteint. On ne peut pas résumer cette non-montée à un ou deux détails. C’est un ensemble de paramètres qui fait qu’on n’a pas été au rendez-vous contre les concurrents directs, hormis contre Jura Sud (4-0) et à Toulon (0-0), qu’on n’a pas su négocier les matchs qui devaient nous faire basculer vers un capital points plus important. Notre bilan comptable ainsi que nos prestations à domicile ont été insuffisants. On n’a pas été assez agressif et déterminé pour aller chercher plus de points. On a peut-être pensé à tort que nos individualités pouvaient nous suffire à gagner les matchs. Si on avait eu le même état d’esprit à domicile qu’à l’extérieur, le résultat aurait été totalement différent ».

Est-ce un problème mental selon toi ?

« On avait une belle équipe, un bon groupe mais une équipe pas assez conquérante à domicile. On a tous une part de responsabilité. Qu’est ce qui fait que les joueurs ne se sont pas surpassés à domicile ? Est-ce le contexte du Parc des Sports ? Est-ce qu’ils pensaient que leurs qualités individuelles allaient faire la différence ? Parfois, on était plus dans la représentation que dans la compétition. Je pense qu’on n’a pas été dans la recherche maximale d’efficacité à tous les niveaux. Dans une poule du Sud très compliquée, face à des adversaires qui se surpassent quand ils viennent jouer chez nous, il n’y a pas la place pour l’à peu près. Il faut être excellent ».

Y a-t-il eu une réflexion sur des changements à procéder en cours de saison ?

« Notre devoir de dirigeants est de se poser constamment des questions. Est-ce qu’il faut changer les joueurs, l’entraîneur, notre façon de travailler ? Ce qui est paradoxal, c’est qu’on a su réagir et se relever à chaque fois quand on était dans une période plus compliquée. Il nous a manqué des ingrédients pour conserver cette première place jusqu’à la fin. C’est peut-être quand on était dans une bonne dynamique qu’on aurait dû accentuer notre vigilance… Une belle équipe, un beau staff, un beau stade ne suffit pas, c’est dans notre rapport à la compétition que nous devons être meilleurs ».

Le résultat final est-il un échec ? 

« Je ne parle pas d’échec, je préfère parler de frustration et de déception. Une frustration qui est légitime par rapport aux efforts fournis par les dirigeants du club, le soutien de nos partenaires et de notre public. Aujourd’hui, on a fédéré un public, un nombre important de partenaires autour de la vie du club. Ne pas atteindre l’objectif fixé en début de saison doit se transformer en une source de motivation pour la future saison. Nous devons nous appuyer sur l’expérience que nous avons dans ce championnat  complexe de N2 pour se donner les moyens de nos ambitions ».

Le club a décidé de se tourner vers Michel Poinsignon pour les deux prochaines saisons. Sur quelles réflexions s’est porté ce choix ?

« Je pense qu’il faut revenir à des choses beaucoup plus simples. Ce qu’on demandait aux joueurs jusqu’à présent n’était peut-être pas toujours simple à transposer sur ce championnat de National 2… On a besoin de retrouver des certaines valeurs, à savoir l’abnégation, la rigueur, l’humilité et la recherche d’efficacité, le dépassement de soi pour nous aider à atteindre notre objectif. Il y a une culture de la gagne à accentuer. Michel Poinsignon est légitime, c’est lui qui a permis au club d’accéder au National 2. Ce qui l’habite, c’est la mise en place de son projet et la recherche du résultat. On a la chance d’avoir un coach de cette compétence sur Annecy, qui connait parfaitement le club et qui a toute notre confiance. ».

L’objectif et le discours resteront inchangés la saison prochaine ? 

« On s’est engagé avec nos partenaires sur un projet de trois ans pour monter en National donc les ambitions et le discours restent les mêmes. La saison dernière, les joueurs avaient eu le sentiment de ne pas jouer la montée. Cette année on l’a jouée. L’année prochaine, on doit se donner les moyens de nos ambitions. Il faut avoir un investissement avec un engagement et une détermination sans faille, du jour de la reprise jusqu’à la dernière journée de championnat pour disputer cette compétition impitoyable ».

Le FC Annecy sera-t-il actif lors de ce mercato estival ?

« Ce dont on est sûr, c’est que la stabilité est un atout majeur pour aller chercher des performances. Une grosse partie du groupe repartira la saison prochaine. Il y aura quelques ajustements par rapport aux constats effectués cette année. L’idée est de resserrer quelque peu le groupe qui commencera la saison, peut-être aux alentours de 23 éléments avec la promotion d’un ou deux joueurs de l’équipe Espoirs ».

Sur quels profils de joueurs allez-vous axer votre recherche ?

« A travers ce qu’on a constaté sur l’aspect athlétique, il faut que l’équipe dégage davantage de puissance et de vitesse, notamment dans le secteur offensif. On doit constituer un groupe qui doit être capable de s’adapter à la poule dans laquelle on évoluera ainsi qu’aux problématiques qu’on a pu rencontrer cette année face aux équipes du Sud notamment à domicile quand il n’est pas possible d’imposer notre jeu ».

Dans quels secteurs peut-on justement s’attendre à des ajustements cet été ?

« Le vrai constat, c’est qu’on a pris trop de buts et qu’on s’est crée moins d’occasions en fin de saison malgré notre domination. Il y a des ajustements à effectuer. Si on doit compléter notre effectif, c’est avec un attaquant athlétique, un joueur offensif rapide excentré et peut-être un élément au milieu de terrain de taille qui dégage de la puissance ».

Parlons de l’équipe Espoirs, qui a cette année encore joué les premiers rôles en Régional 2. Quel bilan dresses-tu de sa saison ?

« Le bilan du projet Espoirs reste positif. On a des joueurs qui ont progressé et qui ont livré des prestations de haut niveau. On avait le potentiel de finir à la première place. Comme pour l’équipe première, on peut avoir des regrets si on fait l’addition des points perdus dans certaines situations. On a des joueurs à potentiel qui doivent encore franchir quelques caps pour pouvoir s’exprimer au plus haut niveau du club. Le travail effectué par Laurent Barbalat, Fahmi Fenazi et Nicolas Baud est remarquable. Je suis triste avant tout pour Laurent qui aurait mérité de goûter aux joies d’une montée au vu de son investissement au quotidien au club pendant 11 ans ».

As-tu un message à adresser pour conclure cette interview ?

« Je remercie l’ensemble du staff N2 et Helder Esteves pour notre collaboration durant ces trois années. Il a un potentiel et des connaissances football de très haut niveau. Je lui souhaite de trouver un projet qui puisse lui permettre d’exprimer toutes ses compétences. 

Le FC ANNECY a un bel avenir, nous avons réussi à créer un engouement avec des partenaires d’exception et un public de plus en plus nombreux au Parc des Sports, à nous d’être à la hauteur de leur soutien et de nos ambitions ».

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND