Cédric, après trois matches de suite sans victoire toutes compétitions confondues, une réaction s’impose contre Jura Sud demain soir ?

« Les résultats de nos trois derniers matches sont négatifs, il ne faut pas se voiler la face. Sur le plan comptable, on sait qu’il nous manque quelque chose. Malgré tout, je trouve qu’on arrive à faire des choses très intéressantes. Quand on regarde la production de nos matches, on voit qu’on manque d’efficacité offensive et défensive. On doit être meilleurs dans ces zones de vérité qui sont très importantes en football. Il faut qu’on arrive à corriger ces petits points négatifs, qu’on essaye de mieux gérer nos temps forts et on parviendra à prendre des points ».

Contre Chasselay (2-2) puis samedi dernier en Coupe de France contre Grenoble (1-3), vous n’avez pas concédé beaucoup d’occasions, mais à chaque fois vous vous êtes fait rejoindre au score …

« On est dans une passe où on est peut-être moins en confiance offensivement, mais aussi défensivement car on encaisse beaucoup de buts. Contre Chasselay et Grenoble, on se fait rattraper sur deux coups de pied arrêtés. C’est dans ces zones de vérité qu’on doit être beaucoup plus assidus. Il faut que chacun amène un peu plus de hargne, un supplément d’âme, qu’on se remette un peu plus vite dans le jeu. On ne communique pas suffisamment à mon gout sur le terrain. Il y a des moments où tout va très bien, et parfois on a un peu plus de difficultés à réagir, certaines têtes se baissent... L’envie est là, mais il faut faire preuve de plus de personnalité. Le jour où on sera plus tueurs devant le but, et plus agressifs défensivement dans le bon sens du terme, on prendra une autre ampleur ».

Que manque-t-il à l’équipe pour pouvoir rivaliser avec des formations comme Andrézieux ou Grenoble ?

« Ces deux équipes ne m’ont pas impressionné, mais elles sont très solides, on l’a vu lors de nos deux confrontations. En deuxième période, Andrézieux a fait six frappes et a marqué cinq fois. C’est ça la différence avec nous. Grenoble était beaucoup plus armé que nous, on ne peut pas comparer. Si on veut rivaliser, il faut commettre moins d’erreurs directes, car nos adversaires savent en profiter. Mais je le répète, l’objectif est de faire aussi bien que l’année dernière. Pour le moment on n’en est pas très loin. Les gens sont tellement en attente qu’ils pensent qu’on va monter chaque année. Le club met un travail en place, et ça ne va pas se faire du jour au lendemain. L’année dernière on a réalisé une superbe saison car il y a eu du sang frais, une dynamique s’est mise en place avec huit victoires consécutives. On a débuté une nouvelle saison, et on est beaucoup plus attendus. Le contexte est différend ».

"Je ne me fixe pas de date butoir"

La saison dernière, votre dynamique de victoires avait débuté à Jura Sud (4-1) …

« On aimerait bien que le scénario se reproduise demain soir, c’est certain. Mais ce ne sera pas évident car ce championnat est ouvert et très serré. Je pense qu’il faut qu’on se focalise davantage sur nous-mêmes, comme on le faisait la saison dernière. Ce serait bien de prendre des points à Jura Sud pour se relancer ». 

Sur le plan personnel, comment vis-tu cette première moitié de championnat où tu joues un peu moins que l’an dernier (5 titulatisations, 4 entrées en jeu) ?

« J’essaie de le prendre avec beaucoup de recul car je ne suis pas forcément habitué à vivre cette situation. J’essaie de prendre conscience que parfois je peux peut-être davantage apporter à l’équipe sur la dernière demi-heure. Ce sont les choix du coach, je les respecte. A moi d’être productif et d'être plus juste encore dans mes choix. Je sais qu'à Andrézieux par exemple je ne l'ai pas forcément été... Je vais continuer à tout donner, comme je l’ai toujours fait dans ma carrière ».

Ressens-tu un peu de frustration ?

« Je suis forcément frustré car tout le monde sait que je suis un compétiteur. J’ai envie de jouer et ça ne me fait pas plaisir lorsque je ne débute pas le match. Mais ça fait partie de notre métier. Aujourd’hui j’essaie de prendre du plaisir. Ce n’est pas facile tous les jours. A mon âge, ce n’est pas évident de se remettre en route tous les jours. Je suis là avant tout pour que le projet du club aboutisse ».

Penses-tu déjà à la saison prochaine ?

« J’y pense tous les jours. A la fin de certains matches, je me pose des questions parce que j’ai un peu moins de gaz. Et puis lorsque je vois que j’ai encore les jambes, j’ai cette envie de continuer encore un an. Comme me l’a dit Jean-Philippe Nallet, il ne faut pas que je me fixe une date butoir. Je veux prendre du plaisir à l’instant T, comme le fait Nassim (Akrour), tout en commençant à préparer ma reconversion ».

Propos recueillis par Jean-Baptiste VIVIAND